The Walt Disney Company a acquis 97,08% du capital et des droits de vote de sa filiale européenne à l’issue de l’OPA lancée en février. Euro Disney fera l’objet d’un retrait obligatoire de la cote le 19 juin.
Euro Disney va faire ses adieux à la Bourse de Paris.
Comme prévu, l’exploitant de Disneyland Paris, en Bourse depuis 1989, va être retiré de la cote, compte tenu du succès de l’offre publique d’achat (OPA) lancée en début d’année par The Walt Disney Company , la maison mère américaine.
L’Autorité des marchés financiers (AMF) a en effet annoncé ce mardi que le groupe américain détient désormais « 97,08% du capital et des droits de vote » d’Euro Disney – contre 85,7 % avant l’OPA -, et a donc d’ores et déjà franchi le seuil réglementaire pour lancer une offre publique de retrait, soit 95% du capital ou des droits de vote.
Dans un communiqué publié après la déclaration de l’AMF, The Walt Disney Company a d’ailleurs confirmé vouloir « procéder au retrait obligatoire et à la radiation de la cote » d’Euro Disney, et par la même acquérir le solde du capital non détenu au prix de son OPA initiale, soit 2 euros par action et une prime de 67% par rapport au cours à la clôture du 9 février 2017, veille de l’annonce du projet d’OPA.
Le retrait obligatoire interviendra le 19 juin, a précisé l’AMF dans un second communiqué, la cotation d’Euro Disney étant suspendue jusqu’à sa mise en oeuvre.
De fait, les actions Euro Disney seront radiées de la cote après la clôture de cette même séance du 19 juin.
Assainir la situation financière
Cette prise de contrôle total d’Euro Disney devrait permettre à The Walt Disney Company d’assainir pour de bon la situation financière de sa filiale européenne, en déficit chronique bien que régulièrement renfloué.
L’exploitant de Disneyland Paris, qui n’a connu depuis 2000 qu’un seul exercice positif, a même accusé une perte nette part du groupe historique de 705 millions d’euros au titre de son exercice 2015-2016 (clôture au 30 septembre), affecté par une chute de fréquentation pour ses parcs liée à la menace terroriste persistante en France.
Depuis sa création en 1987, Euro Disney a fait l’objet de trois restructurations financières, en 1994, 2004 puis 2015.
La dernière augmentation de capital, annoncée en octobre 2014, n’avait pas été suffisante.
Lors de l’annonce du projet d’OPA de The Walt Disney Company, le 10 février dernier, il avait été précisé que si l’action d’Euro Disney devait rester cotée à Paris, Disney lancera une recapitalisation pouvant aller jusqu’à 1,5 milliard d’euros…
De quoi, avait-on précisé, « rembourser la plupart, voire la totalité de l’endettement financier du groupe et améliorer sa trésorerie » et poursuivre les investissements dans un complexe de loisirs qui reste, et de loin, la première destination touristique européenne.
En recul annuel de 1,4 million, le nombre d’entrées s’élevait encore à 13,4 millions au terme de son exercice 2015-2016.
Observé depuis la fin 2016, le retour en grâce de la destination France auprès des clientèles étrangères est, sans conteste, une bonne nouvelle pour Disneyland Paris.
La sortie de la cote d’Euro Disney va mettre fin à un parcours boursier chahuté.
A l’automne 1989, l’action avait été introduite en Bourse à 72 francs (soit l’équivalent de 11 euros).
Avant l’ouverture du parc le 12 avril 1992, elle est montée jusqu’à 25 euros. Puis elle a engagé un plongeon jusqu’à passer, en 2006, sous la barre des 10 centimes d’euro.
En 2007, Euro Disney a proposé à ses actionnaires un regroupement d’actions par 100.
Depuis, le titre n’était guère remonté au-delà des 3 euros, et était même redescendu à 1,12 euro après l’annonce des résultats catastrophiques de 2016.