Conserver un haut-fourneau en Wallonie, histoire de garder une trace du patrimoine industriel qui a engendré la richesse de toute une région durant des dizaines d’années est une idée qui séduit de plus en plus. Les pistes sont multiples et variées.
Deux élus MR proposent un projet innovant, qui suscite un intérêt marqué des organisations syndicales et des travailleurs, à savoir la création d’un parc d’attractions tout en conservant « physiquement » le haut-fourneau B, face au Standard.
Quel avenir pour le HFB d’Ougrée, situé face au stade du Standard, de l’autre côté de la Meuse ?
Actuellement mis sous cocon par ArcelorMittal suite à la fin de la sidérurgie à chaud dans le bassin liégeois, les pistes de reconversion du site sont étudiées.
Certains prônent de raser le tout pour que les terrains servent à l’accueil de nouvelles entreprises.
D’autres souhaitent un musée « classique », avec le maintien du haut-fourneau et une activité purement pédagogique.
D’autres encore proposent des projets innovants loin d’être dénués de sens.
Ainsi, Gilles Foret (député fédéral et conseiller communal à Liège) et Fabian Culot (député wallon et chef de groupe à Seraing), deux élus MR, plaident pour l’installation d’un parc d’attractions à cet endroit.
Climat favorable
« Le contexte social actuel permet de débattre de manière plus sereine que lorsque l’on évoquait des pistes de reconversion des sites sidérurgiques liégeois dans la foulée de l’annonce de leur fermeture.
Aujourd’hui, même les organisations syndicales prônent une conservation de notre patrimoine », note Fabian Culot.
Son homologue principautaire, Gilles Foret, renchérit :
« Il faut un réel projet ambitieux. Un musée n’a qu’une force d’attractivité limitante. Il est important de sauvegarder un témoin de l’épopée industrielle liégeoise et, plus largement, wallonne.
Mais cette sauvegarde ne pourra se faire que si elle est accompagnée d’un projet économique ambitieux tourné vers l’avenir, qui attirera les gens, créera de l’emploi et mettra bien en valeur le haut-fourneau, avec une vie tout autour. »
Et le libéral de se baser sur un benchmark des parcs d’attractions voisins, qui attirent des centaines de milliers de visiteurs.
Fréquentation en hausse pour les attractions récréatives
Si les élus libéraux souhaitent partir sur l’idée d’un parc d’attractions style Walibi, Phantasialand ou Efteling plutôt que sur le tourisme patrimonial industriel, c’est d’une part parce que ce type d’offre est déjà présente (Blegny Mine, le Pass à Frameries…) et que, d’autre part, « le patrimoine industriel se porte mal avec des chiffres de fréquentations plus bas que ce qu’on a connu en 2004, là où les attractions récréatives progressent entre 14 et 24 %. »
Bien évidemment, la réalisation d’un tel projet présente des obstacles, comme le démantèlement, la dépollution, l’affectation au plan de secteur et le financement global.
Sauf que plusieurs acteurs pourraient intervenir.
On sait déjà qu’il est prévu qu’ArcelorMittal démonte les installations et dépollue le site, par exemple.
De nombreux opérateurs comme la Région wallonne, l’agence de développement économique liégeoise (SPI) ou encore les pouvoirs locaux pourraient intervenir de manière simultanée.
« A nous de préparer le terrain pour attirer un partenaire privé », commente Gilles Foret.
Le débat est lancé, le défi est de taille.
Mais il pourrait constituer un réel redéploiement d’un site ô combien emblématique du bassin liégeois.
Source : lameuse.be