Depuis 2004, Catherine Powell a occupé différents postes au sein de The Walt Disney Company.
Elle est la première femme à la tête de Disneyland Paris, avec pour mission d’assurer sa transformation, alors qu’un plan d’investissement de deux milliards vient d’être annoncé.

Catherine Powell

{tab Elle.fr}

Elle a une formation atypique

Après des études à Oxford, son premier job sera documentariste dans une boîte de production :
« On était trois, une grande reporter, un cameraman et moi, et je les accompagnais en Somalie, au Soudan ou au Cachemire. »
Un goût du terrain pour cette polyglotte qui préfère aux manuels de management la lecture « pour le plaisir », comme celle des « Sorcières de Salem », la pièce de théâtre d’Arthur Miller qu’elle relit au même moment que son fils.

Elle applique le management « Black Panther »

Le dernier carton au box-office des Studios Disney fait écho à sa volonté de faire progresser des femmes dans son entreprise :
« C’est un film de super-héros qui laisse enfin une vraie place aux super-héroïnes ! »
Dès son arrivée en 2016, la présidente du groupe Euro Disney a ainsi encouragé la nomination de femmes à tous les échelons.
Résultat, elles représentent 49 % des 15 000 salariés et occupent 30 % des postes de direction :
« Je veux plus de diversité, plus de mixité partout ! »
Tout est organisé pour que l’égalité professionnelle progresse : séminaires exclusivement féminins, développement du télétravail pour tous, et même conférences et ateliers sur des thématiques aussi diverses que « Comment en finir avec la charge mentale ? ».
Une conviction défendue jusque dans les animations du parc d’attractions pour la Journée Internationale des droits de la femme le 8 mars.
À Disney, il n’y a pas que la Reine des Neiges qui possède de super-pouvoirs !

Elle défend l’égalité au sein de sa famille

Nul déséquilibre dans le couple qu’elle forme avec son mari diplomate.
Les deux font carrière : « J’ai suivi mon mari les dix premières années à Londres, à Berlin, à Paris. Nous avons eu trois fils, j’avais un poste à mi-temps.
Quand on m’a proposé de travailler chez Disney, je lui ai demandé : ‘Que dirais-tu de me suivre à ton tour ?’. C’était en 2004.
Quand le groupe m’a proposé de prendre la tête de la Walt Disney Company en Australie, il a même quitté son poste pour venir avec moi.
Depuis, on avance ensemble. »

Elle prône l’imperfection

Ce qu’elle valorise chez ses collaborateurs ?
La vulnérabilité !
« C’est selon moi une grande force. C’est la clé de la compréhension de soi et des autres. Il faut savoir dire ‘Je ne sais pas’. Même pour un manager. »

Source : Elle.fr

{tab Le Parisien}

Vous êtes la première femme à diriger Disneyland Paris.
Quel a été votre parcours ?

J’ai grandi avec le projet de devenir un jour danseuse classique, autant dire que rien ne me prédestinait à occuper les fonctions actuelles !
Mais le hasard d’un déplacement de mes parents a fait que je n’ai pu intégrer l’école de danse convoitée, et que je me suis tournée vers d’autres horizons.
J’ai étudié la philosophie, l’économie et la science politique à l’université d’Oxford ; des études qui m’ont surtout appris à dialoguer, à structurer une réflexion, et à penser le monde.
Diplôme en poche, j’ai commencé à réaliser des documentaires pour une société de production indépendante qui m’a envoyée tourner dans des endroits incroyables comme la Somalie, l’Inde et le Pôle Nord.
Nous étions une toute petite équipe, et la journaliste qui dirigeait également cette entreprise était une femme et une professionnelle épatante.
Audacieuse et créative, elle restait elle-même en toutes circonstances.
J’ai compris combien c’était important d’être authentique et accessible – deux valeurs qui me sont chères aujourd’hui.
Elle a été mon premier mentor. Plus tard, j’ai rejoint la BBC où j’ai occupé différentes fonctions commerciales.

Vous diriez donc que vous avez eu de la chance…
Mais selon vous, quels ont été les principaux atouts de votre réussite ?

En 2004, j’ai intégré The Walt Disney Company, une entreprise qui investit dans ses salariés et qui s’engage pour la place des femmes dans la société, et où j’ai eu la chance de pouvoir saisir plusieurs opportunités.

J’ai le privilège de travailler dans un grand groupe qui cultive les talents, qu’ils soient hommes ou femmes.
Mais jamais je n’aurais pu saisir les opportunités qui m’ont été confiées si je n’avais pu compter sur le soutien plein et entier de mon mari et de mes trois fils.
Ainsi, lorsqu’en 2014 j’ai eu la possibilité de devenir Managing Director de Disney pour la zone Australie – Nouvelle-Zélande, nous avons unanimement vu cela comme une fabuleuse opportunité, et nous avons décidé d’y aller tous ensemble.
Deux ans plus tard, l’aventure Disneyland Paris se présentait à moi, et une fois de plus, leur soutien a été un facteur déterminant dans ma décision.

Pensez-vous qu’il existe un leadership féminin ?
Quel est votre style de management ?

Un bon leader se distingue par certaines qualités, indépendamment du fait qu’il soit un homme ou une femme.
À mes yeux, celles qui importent le plus sont le fait d’avoir une vision claire, de parvenir à trouver le juste équilibre entre esprit de décision et art du compromis, et de faire preuve de courage et d’optimisme.
Le leadership féminin vient ajouter à tout cela le sens de l’empathie, de l’équité, une certaine vulnérabilité et de l’authenticité.

Les femmes dirigeantes sont avant tout des femmes pragmatiques.
Personnellement, mon style de leadership est essentiellement axé sur l’optimisme et la volonté d’être accessible – je passe beaucoup de temps sur le terrain pour aller à la rencontre de l’ensemble des employés.

En cette Journée internationale des droits des femmes, l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes reste un sujet crucial.
Quelle est l’implication de Disneyland Paris ?

L’égalité professionnelle est un réel atout pour toute entreprise et toute la société. À Disneyland Paris, sur les 16 000 employés, 49 % sont des femmes.
Un chiffre qui témoigne de la pérennité de notre engagement en faveur de l’égalité professionnelle femmes-hommes.
Depuis 2004, plusieurs accords et une charte de la mixité ont été mis en place.
Un nouvel avenant prévoit entre autres l’installation d’une conciergerie interne, la pérennisation du dispositif de dons de jours avec la possibilité d’en bénéficier en cas de violences conjugales, ainsi que de nouvelles mesures en faveur des salariés parents (augmentation du nombre de jours pour enfants malades et congé pour allaitement).

Changer la vision des femmes concernant leurs capacités est aussi une étape primordiale à l’élimination des stéréotypes.
C’est en ce sens que j’ai organisé deux Women’s Forum internes, avec la participation de 750 employées conviées à venir échanger sur le leadership féminin ; un comité de pilotage Women@DLP va être lancé, visant à réfléchir à des mesures concrètes pour soutenir les femmes tout au long de leur carrière.
En tant que femme dirigeante, je dois faire avancer cette cause.

Que représente pour vous la fonction de Présidente de Disneyland Paris ?

En tant que Présidente, je mesure la chance qui m’est donnée, comme ceux qui m’ont  précédée dans cette fonction.
Je me mets au service du resort, de nos visiteurs et bien sûr  des Cast Members.

C’est une opportunité incroyable et un défi de tous les instants !
Disneyland Paris est la  première destination touristique européenne et la vitrine de la marque Disney sur le  continent, ce qui implique un devoir d’excellence et d’avant-garde ainsi qu’une émulation permanente.

Source : Le Parisien

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