Un arrêté d’application d’une loi de 2016 limite le nombre de représentations sans rémunération des artistes amateurs.
Le fondateur du parc vendéen craint que la Cinéscénie, forte de ses 4 000 bénévoles, puisse disparaître.
Protéger les artistes salariés, et éviter que les bénévoles ne servent de main-d’œuvre gratuite : l’article 32 de la loi relative à la liberté de création, votée en 2016, se veut protecteur pour les artistes amateurs investis dans les nombreux spectacles, festivals et représentations organisés partout en France.
Pour Philippe de Villiers, créateur de la Cinéscénie puis du parc d’attraction le Puy du Fou, l’arrêté d’application de cette loi, paru au journal officiel le 25 janvier dernier, tombe plus comme une menace.
L’arrêté ne concerne que les artistes amateurs, pas les autres bénévoles – chargés de la logistique, de la restauration par exemple.
Mais parmi les 4 000 bénévoles de la Cinéscénie, une grande partie monte sur scène pour assurer les 28 représentations annuelles du spectacle.
Chaque artiste bénévole s’engage moralement à être présent sur au moins 15 de ces représentations.
Le décret détaillant les conditions fixe quant à lui à 8 le nombre de participations maximales pour ceux rassemblés dans un “groupement d’amateur”, ce qui est le cas pour la Cinéscénie.
Dans le journal Le Figaro, le 14 mars, Philippe de Villiers annonce donc “la mort programmée du Puy du Fou” :
le contrôle de la participation des artistes amateurs et les obligations de formations par ailleurs comprises dans l’arrêté, mettraient en péril la survie du spectacle et du parc, qui sont très liés depuis leur création.
La direction du parc vendéen négocie avec le ministère de la culture pour à échapper à la nouvelle législation.
Les responsables pourraient notamment jouer sur le fait que ce décret est uniquement applicable aux représentations à but lucratif : aujourd’hui, c’est une association loi 1901 qui gère la Cinéscénie, et possède la société à action simplifiée (SAS) chargée du parc du Puy du Fou.
Toujours dans le Figaro, le cabinet du ministère de la culture répond aux critiques du Vendéen, arguant que des représentants “du Puy du Fou ont été associés depuis 2014” aux discussions sur ce projet.
Les négociations se poursuivent.
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